De
notre correspondante Anne-Charlotte Anav
Pour
son premier film, Antoine De Caunes,
s’est inspiré (librement !!!!) du livre de
Tonino Benacquista qui porte le même nom.
Autour de 3 axes : « le film noir, la
comédie et le gothique », De Caunes s’est
donné entièrement pour personnaliser une
histoire au côté du scénariste Laurent
Chalumeau, car « un bon roman ne devient
pas forcément un bon film ».
Antoine,
le personnage central du film sous les traits de Guillaume
Canet, le roi des parasites accroché aux
nuits parisiennes, voit sa vie nocturne bouleversée
du jour au lendemain. L’intrigue ? le
spectateur est immédiatement jeté dedans avec
pour seul information, un prénom, Jordan !
La mission d’Antoine… retrouver ce mystérieux
personnage et sa sœur Violaine, jouée par l’énigmatique
Asia Argento. Pourquoi ? Pour qui ?
Où ? vous le découvrez au rythme des nuits
de plus en plus démentes que vit Antoine aidé de
son ami Etienne (Gérard Lanvin), recruteur
douteux d’actrices ouvertes à tous !!!
Aveuglés
par l’appât du gain, les deux compères sont prêts
à tout pour retrouver ces mystérieux individus,
dont la trace s’efface plus vite que la lumière
du jour ! Ce monde de la nuit, qu’ils
croyaient être leur, s’avère au fil du film,
totalement délirant. Le voile se lève, et plus
ils se rapprochent de Jordan et Violaine, plus les
conséquences sont lourdes. Bien mené, le public
reste alerte à un scénario plutôt vivant !
Le dénouement du film est à la hauteur du
suspens latent qui plane durant tout le film.
Selon De Causnes « la candeur mêlée au
regard abîmé de Guillaume Canet colle tout à
fait au personnage d’Antoine », et
pour cause, tout le film tourne autour de lui.
Mais
les morsures de l’aube, c’est aussi une
musique…qui se veut loin « de cette espèce
de techno, je préfère des musiques plus évocatrices »
nous confie De Caunes. Objectif atteint,
semblerait il ! Ce n’est pas le fantastique
que le réalisateur a voulu mettre en avant mais
une vision plus large du gothique qui ouvre le
spectateur aux significations moins évidentes du
thème. Le but étant plus de « donner
une teinte au film » que de
l’astreindre à une seule interprétation
possible. Le stress de De Caunes aussi pesant
avant que pendant la réalisation du film, n’en
est pas moins lourd maintenant qu’ « il
est lâché au grand public ». Et
lorsqu’on lui demande ce qu’il espère du
spectateur fraîchement sorti de la salle,
« ce serait une autre vision du De
Causnes de la télé, transformée en un réalisateur
talentueux et déroutant ». En tout cas
la rigueur d’exécution ne manque pas et la déception
ne pointe jamais le bout de son nez !
Ce
film de 35 millions de francs, « coût
moyen et cohérent d’un film » paraît
il, aura été « une maîtresse
envahissante » pour De Caunes qui ajoute
cependant avoir pris un plaisir sans commune
mesure pour cette première réalisation. Quant à
Guillaume Canet, « le rôle m’a paru évident,
et le plaisir de travailler avec Antoine et une équipe
familiale m’ont poussé à accepter »
nous dit il, après un réveil un peu difficile.
De plus la collaboration avec Asia « qui
dégage quelque chose d’extraordinaire »
n’a pas laissé l’acteur de marbre.
Aujourd’hui même si le rôle d’Antoine lui
colle parfaitement, il aimerait jouer le rôle
d’un fou, car le cinéma lui permet de faire ce
qu’il ne peut pas se permettre dans la vie.
Aujourd’hui, De Caunes et Canet sont plus que
des collaborateurs, et le jeune acteur attend
impatiemment d’avoir le temps d’achever la réalisation
de son premier long métrage, pour lequel il
profite des conseils de son ami, qui apparemment
vient de relever le défi avec brio.
Film
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