Vous nous parliez de vos expérience sur les plateaux télé, qui sont
nombreuses, racontez nous celles que vous avez eu avec Thierry Ardisson ?
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise sur Thierry Ardisson ? C’était
2 jours après la manifestation que l’on avait faite devant le sénat le 5
novembre. J’ai été plus ou moins harcelée par la productrice (qui est
Catherine Barna), plus ou moins harcelée par mes collègues de travail que
ce soit à Paris, à Lyon, les gens qui me côtoyaient, qui m’on forcé à
faire cette émission. Je trouvais qu’il n’y avait aucun intérêt à faire
cette émission. Non, c’était complètement ridicule, c’était du spectacle,
je ne voulais pas rentrer dans le système…
Pourquoi y êtes-vous allée, alors ?
Parce que, mes collègues, notamment à cette période là, m’on dit : « Il
faut que tu y ailles, il faut que tu le fasses, tu est la seule à pouvoir
le faire et il faut que tu le fasses pour nous. » J’ai eu beau leur
expliquer qu’on ne fait pas une émission, surtout Ardisson, sans avoir
quelque chose à vendre. J’y suis allée, et avant d‘entrer sur le plateau,
je savais que c’était perdu d’avance, puisque Thierry Ardisson m’a annoncé
d’entrée comme « Claire Carthonnet une prostituée… » Il ne savait
même pas que j’était une des leaders du mouvement des personnes
prostituées, il m’a pris comme une pauvre pute, qui venait faire la
contradiction à Estrozi qui était le rapporteur de la loi Sarkozy. La
configuration, en plus, était particulière car Estrozi a eu un quart
d’heure avant que j’arrive pour faire la propagande de sa loi. Quand je
suis arrivée, j’ai essayé de parler, mais il y avait les Robins des bois,
le fils Sardou et à ce moment là, tout le monde s’est sentie investi de
lutter contre Sarkozy et tout le monde a parlé à ma place. Donc j’ai peu
parlé et au montage, sur les 15 minutes de paroles effectives que j’ai du
avoir, n’ont été diffusées que 15 secondes.
Donc la censure existe chez Ardisson ?
Bien sûr ! Sur 15 minutes de parole, j’ai eu 15 secondes à l’écran dont 10
secondes en expectative comme ça.
Vous assurez ne pas mélanger votre vie privée et le boulot. Nous allons
délaisser le travail pour aborder des questions plus personnelles… Quelle
est votre situation matrimoniale actuelle ? des enfants ?
Je suis mariée.
Vous avez des enfants ?
Pas du tout.
Vous avez un boy-friend ?
Non, je suis mariée.
Avec qui ?
Avec qui ? Avec un chien ! (rire) Je suis mariée avec un homme qui
est mon mari…
Comment s’appelle-t-il ?
Gilerme, il est Brésilien.
Que pensez-vous de l’ambiguïté d’Amanda Lear ?
Quelle ambiguïté ?
Au niveau de sa personnalité ?
Non mais l’ambiguïté, elle n’existe que pour le public. Si elle, elle a
décidé de dire qu’elle était une femme, je ne vois pas pourquoi les autres
diraient qu’elle est autre chose ! C’est elle qui décide de ça.
Les mauvaises langues affirment que vous êtes un homme… C'est un secret
de polichinelle mais votre petit ami
le sait-il ?
Non, je ne crois pas… Vous voulez que je vous montre mes papiers, j’ai
justement prévu mes papiers ce soir, parce que je m’attendais à cette…
A cette question à la con ?
A cette question à la con !
Peut-on voir votre carte d’identité ?
Alors voilà, j’ai mon passeport ! Mon nom, mon prénom… A oui ! Vous pouvez
vérifier le sexe inscrit sur le passeport. Voilà.
Est-ce que votre petit ami est au courant…
… Au courant de quoi ?
De l’opération que vous avez subie, Claire ?
Quelle opération ?
Du Saint Esprit !
Non mais… Ca, vous savez que vous prenez un grand risque. Le risque de la
diffamation et d’atteinte à ma vie privée.
C’est une question que je vous pose. Que répondez-vous aux gens qui
pensent que vous êtes un homme ?
Mon mari sait ce qu’il faut savoir de
mon histoire et de ma vie et ça ne regarde que lui et moi. Personne
d’autre !
Aujourd’hui Claire, vous êtes une femme ?
Si vous voulez que je vous le prouve, il
n’y a pas de problème !
Merci Claire, mais on a une certaine déontologie chez Lyonpeople !
On ne travaille pas pour Le Monde ! (rires) Après
vous avoir mis à nu pendant deux heures, vous doit-on quelque chose ?
Je crois que oui ! Au minimum des excuses, et au maximum, du pognon !
Suite de l'interview
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