La dernière question pour Pierre Chambon, directeur de l’àKGB.
Alors Claire, depuis 3 heures, on t’a parlé de beaucoup de choses futiles,
people, sur ta vie privée, sur des détails de ton métier, moi je voudrais
revenir sur un point que tu a abordé au départ et qui t’est cher, c’est
ton combat que tu dis politique. Moi ce que je voudrais connaître ton
objectif. Est-ce que c’est d’obtenir des choses pour les prostituées ? Ou
est-ce que ça va plus loin, et c’est vraiment essayer de défendre la cause
féminine dans son ensemble ? Parce que finalement, les prostituées sont
des femmes comme les autres.
Oui, parce que je crois que
fondamentalement, défendre les prostituées c’est défendre toutes les
femmes. A partir du moment où les violences sur les prostituées
s’arrêteront, ça voudra dire que sur toutes les femmes ne s’exerceront
plus aucune forme de contrôle et de violence.
Mais au niveau politique, qu’est ce que tu veux arriver à obtenir ? Par
rapport à la loi, par rapport à tout ce que tu décris dans toute tes
interviews, peut-être dans ton livre ?
Au niveau politique, l’intérêt c’est d’arriver à vivre ensemble, c’est le
sens fondamental du politique. Et aujourd’hui, il y a des femmes qui
choisissent d’être prostituées, et l’intérêt du politique, c’est de sortir
celles qui n’ont pas choisi d’être prostituées, comme on peut choisir
d’être caissière ou ouvrière à l’usine. C’est leur donner les moyens de
choisir…
Et pour celles qui on choisi ?
Et quand elles ont choisi, leur donner le moyen d’exercer dans les
meilleurs conditions de sécurité, de santé, d’accès aux droits communs,
d’accès aux droit du travail, d’accès à la santé, d’accès au logement,
d’accès aux droits du chômage, d’accès au droit à la retraite, comme tous
citoyens, comme toute corporation qui définit un syndicat pour revendiquer
des améliorations des conditions de travail. C’est ce que je revendique
aujourd’hui. Le pouvoir de créer un syndicat qui ait un droit de parole,
au sein des institutions politiques.
Conditions de détention
Petits détail portés à l'attention de la Ligue des Droits de l'Homme. Bien
que convoqués sans appel, puis isolés du monde pour des raisons évidentes
de vérité, tous les inter-rogés sont néanmoins sortis, jusqu'à ce jour,
vivants de cette épreuve. Certes le moment est toujours difficile, l'acte
héroïque, mais nos services ont respecté les minima exigés par les
conventions internationales.
La détenue Claire Carthonnet a donc eu droit à la ration réglementaire
concoctée par le camarade chef de cuisine Daniel Ferey :
- En prélude : 1 coupe de champagne MUMM cordon rouge
- Caviar sévruga origine russe + vodka Moscoskaya
- Velouté de potiron aux châtaignes crème fouettée et sa surprise
- Noisette de biche aux airelles
- Moelleux tendre au chocolat et pied glacé vanille de Madagascar
- En accompagnement : Côtes du Rhône Guigal et vodkas Okhotnichya aux 34
herbes
Madame Carthonnet a été libérée saine et sauve, après les photos d'usage,
aux alentours de 3h00 du matin.
NB : Première femme à subir les interrogatoires àKGB, Claire a eu la
délicatesse d’offrir une tournée de champagne à ses geôliers…
Vous souhaitez joindre Claire Carthonnet ?
ccartho@aol.com
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