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/ LES INTERROGATOIRES à KGB



 

Vous avez écrit un livre intitulé « J’ai des choses à vous dire » (qui sort très bientôt chez Robert Laffont) ! Vous avez pris la grosse tête ou quoi ?

C’est quoi avoir pris la grosse tête ?

 

Avant c’était réservé à une certaine élite, d’écrire. Loana, Jean-Édouard du Loft ou KenzaAujourd’hui tout le monde écrit…

Vous m’insultez…

 

Vous êtes dans le même trip ! Soyons clair, c’est Robert Laffont qui vous publie, ce n’est pas Gallimard !

(Elle s’énerve) Oui mais le loft, c’était Michel Lafon qui n’est pas du tout la même maison. Robert Laffont édite des livres qui ont un tant soit peu de fond. Michel Lafon édite des livres people comme Massimo, Jean-Édouard du Loft, Kenza. Non, ce n’est pas la même chose.

 

Quelle est votre légitimité à écrire aujourd’hui ?

Pourquoi je n’aurai pas de légitimité à écrire ? J’ai une expérience de vie qui me donne les moyens de rapporter l’expérience que j’ai acquise dans mon histoire…

 

Si je comprends bien, vous allez offrir vos droits d’auteur à une association caritative alors ?!

Pourquoi devrais-je donner mes droits d’auteur à une association caritative ?

 

Donc, c’est pour vous faire du fric ?

Attendez ! On ne se fait pas de fric dans l’édition sauf si on dépasse la limite de 100.000 exemplaires. Et aujourd’hui, faire 100.000 exemplaires dans le milieu de l’édition, ce n’est pas donné à tout le monde. Aujourd’hui, un livre qui se vend bien, c’est 10.000, 20.000 exemplaires. Et 10.000, 20.000 exemplaires, ça me fait quoi pour moi ? ça me fait 50.000, 100.000 Balles. Vous croyez quoi vous ?

 

Cela fait un mois de travail !

Et alors ? Et vous croyez que j’ai le droit à ma reconversion avec un mois de travail et un livre qui va se vendre sur 3 mois ? Surtout que je ne touche les bénéfices de mes droits d’auteur qu’un an après la sortie du livre.         

 

Qui est votre nègre ?

Je n’ai pas de nègre. Je vais vous expliquer comment ça c’est passé. Mais qu’est-ce qui vous permet de remettre en cause mes qualités d’écriture ?

 

Ne me dites pas que vous vous êtes improvisée du jour au lendemain caissière, catin et puis écrivain ?!

Entre le moment où j’ai été caissière et le moment où j’ai commencé ce livre, 15 ans sont passés. Donc pendant ces 15 ans mon cher roquet, vous ne savez pas ce que j’ai fait de ma vie. J’ai fait des études, je suis allé à la fac, j’ai appris, j’ai lu et il y a quelque chose que vous semblez ou-blier, vous et votre statut de petit bourgeois, c’est les autodidactes. Les gens qui ont vécu des choses parti-culières savent les exprimer d’une façon particulière. Que ce soit à travers l’écriture, à travers le spectacle, à travers le chant, à travers l’expression de leurs corps, le cinéma…

 

Auriez-vous intéressé un éditeur si vous n’aviez pas été médiatisée ?

Sûrement pas non. Mais tu me saoules ! Oui effectivement, je n’ai jamais couru les maisons d’édition pour écrire ce livre. En même temps ça ne m’a pas empêché individuellement de l’écrire ce livre. Comme je suis passée à la télé, ce sont les maisons d’édition qui sont venues chercher mon livre. Voilà la différence. Voilà ou le média m’a servi, à ne pas faire « la commerciale » dans les maisons d’édition pour essayer de vendre mon manuscrit. C’est ainsi que j’ai pu choisir celle avec laquelle j’avais envie de travailler. J’en ai rencontré trois. La première, il fallait que je couche pour faire éditer mon livre ! Je ne donnerai pas de nom ! Chez Robert Laffont, j’ai rencontré des femmes qui ont été attentives à ma démarche…

 

Suite de l'interview