Il
se trouve que de nombreux avocats font de la politique et vous-même
n’avez pas pu résister à la tentation. Vous êtes candidat à Vichy.
Est-ce que vous allez pouvoir mener de front la politique et votre carrière
d’avocat ?
Ce
que je voudrais bien, c’est être maire de Vichy si les électeurs le
veulent bien, là on est bien obligé de leur demander leur avis, et Dieu
sait qu’il est important ! Il fallait pour que les choses soient
conciliables que j’aie un cabinet à Vichy, pour pouvoir installer ma
clientèle là-bas au cas où ? ça n’a pas été facile !
J’ai rencontré quelques difficultés à visser ma plaque, ça rend
humble ou orgueilleux selon comme on voit la chose…
Contre qui vous
présentez-vous pour ces élections municipales?
Ah
je suis comme Cyrano : je me présente contre la méchanceté,
le médisance, la bêtise …
C’est
le portrait que vous dressez de Monsieur Malhuret !
Pas
du tout, Monsieur Malhuret est au-delà de tous ces
qualificatifs, ça ne le concerne pas ! Non c’est une entité, une
entité qui fait du mal à la ville voilà !
Vous
roulez à droite mais vous risquez de vous retrouver
tout seul puisque l’union va se faire sur le
dos de Claude Malhuret !
Est-ce
que l’union est un service, voilà la grande question ? Mais moi je
pars surtout, je m’engage dans le parti des gens qui veulent agir pour
Vichy.
On
sait que les candidatures indépendantes ont peu de chance de réussite !
N’est-ce pas un risque pour vous si vous prenez une veste ?
Ce
ne sera pas la première !
Vous
avez un bon tailleur !
J’ai
un très bon tailleur, et puis vous savez, ça tient chaud les vestes,
parce que quand on prend une veste cela veut dire que l’on s’est
battu, que l’on s’est fait des amis, des ennemis, des souvenirs,
c’est ce qui compte finalement !
Pourquoi Vichy ?
Parce
que ma femme est originaire de cette région, parce que mon grand-père a
fini ces jour à Châtel Guyon. Vichy est un moment moderne de
l’histoire dans ce présent. On a l’impression que l’on se déplace
dans Vichy comme l’on se déplacerait dans le Trans Orient Express. On a
des hôtels sublimes, on a l’impression que Paul Morand va sortir
du tourniquet avec sa cane à la main !
Tout ça,
c’est de la rhétorique ! Qu’est-ce que vous apportez de plus ?
D’abord
moi, ça a l’air prétentieux de dire ça, mais je ne voudrais pas le
dire d’une manière prétentieuse : je n’arrive pas avec un
appareil, avec un staff, je n’arrive pas avec un parti politique, moi je
suis un rural de la politique. J’aime la rue, j’aime le contact,
j’aime les gens, je les écoute.
Si vous êtes
battu, conserverez-vous votre cabinet à Vichy ?
Oui
pour les emmerder ! Faire de la politique autrement, c’est considérer
qu’ on agit non pas pour son ego. Je crois que la politique ne
m’apportera pas la notoriété.
Non parce que
c’est déjà fait, on vous enlève déjà cette épine du pied !
La
politique ne m’apportera pas l’enrichissement non plus !
En effet
puisque vous êtes déjà immensément riche !
J’ai
une famille qui avait de l’argent, il en reste beaucoup moins. On a
perdu beaucoup au cours de l’histoire, mais….
Il vous reste
la chevalière ?
C’est
les armes de la famille, « ce sont » pardon les armes
de la famille !
A la ville
juste-ment vous êtes plutôt famille ou plutôt people ?
Non
famille, famille ! J’adore ma femme et mes filles, Anna et Flavie.
Est-ce
que vous vous êtes fait des amitiés dans le milieu du show-biz ?
Non,
on ne peut pas avoir d’amis dans ce milieu-là. J’ai quelques amis,
j’avais Jean Edern que j’adorais et qui me manque. J’ai Bohringer
que j’aime beaucoup qui m’appelle souvent. J’ai d’autres amis,
mais je ne veux pas dire leur nom, parce que je n’ai pas le droit de les
utiliser, j’ai aussi des éditeurs comme amis. J’ai un immense besoin
d’amitié et mon seul point faible ce sont les trahisons des amis.
On
va parler internet. Malgré votre physique, vous êtes-vous mis au surf ?
Qu’est-ce
que mon physique a à voir avec le surf ? je suis un très grand
sportif ! J’ai fait du sabre jusqu’à l’âge de 45 ans, j’ai
fait de la boxe française, et j’ai essayé une fois de monter sur les
planches, mais c’était sur un théâtre et j’y suis resté !
c’est ce qu’on appelle la nouvelle vague d’où le terme de surf !
A
quand remonte votre dernière sortie nocturne ?
Non
je ne sors pas beaucoup, je n’aime pas ça. Mais je suis encore
capable de me coucher à cinq heures du matin !
Votre dernière
« cuite » justement ça remonte à quand ?
En
1914 je crois ! Avant d’être enrégimenté dans le 25ème
tirailleur…
Vous êtes plutôt
sucré ou plutôt salé ?
Je
suis plutôt salé, comme mes honoraires !
Plutôt
cuir ou porte-jarretelles ?
Les
deux vont très bien ensemble ! vous savez, il ne faut pas être
discriminatoire.
« Ces
bas haut perchés, comme les cordes d’un archer… »
C’est vrai que c’est très beau, et le cri de la soie, la nuit
au fond des bois, c’est pas beau ?
Pour terminer
je vais vous demander de jouer au jeu du portrait chinois. Pour les
personnalités dont je vais vous donner le nom, vous aller me dire à quel
animal elles vous font penser. Maître Vergès ?
C’est
un chat ! Siamois évidemment !Il a le physique du chat, il a la
souplesse du chat, il a les yeux bridés du chat et il a le cigare du chat !
Maître
Soulez-Larrivière dont-on a parlé tout à l’heure ?
L’oursin !
C’est bon
l’oursin, c’est délicieux !
C’est
bon à condition qu’il ne soit pas vide !!!
Maître
Arno Klarsfeld ?
Donc
le fils, Mon Dieu à quoi pourrait-il me faire penser lui ?Je l’ai
surnommé dans un de mes livres, le biniou à pimpon ! non mais là,
il ne me fait penser à rien !
Insignifiant ?
Non
pas insignifiant du tout, mais je ne vois pas à quel race il pourrait
appartenir ! Je n’ai jamais vu aucun animal sur des patins à
roulettes !
Maître
Soulier ?
C’est
le dromadaire, parce que quoiqu’il arrive il peut traverser les pires déserts.
Vous
savez qu’il se présente pour la présidence de la Ligue Nationale de
Football.
Il
faut bien qu’il se présente quelque part ! Je le taquine mais
c’est quelqu’un que j’aime beaucoup, c’est un type de qualité, de
talent, et gentil.
Maître
Collard, je vous remercie !
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