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/ LES GENS

04 juillet 2006

 

Vos toiles ont inspiré plusieurs écrivains, poètes et philosophes, avec lesquels vous avez réalisé des rencontres écrites que l’on retrouve notamment dans votre livre « Le voyage de l’écriture »… Parlez-nous de ces rencontres…

J’ai toujours été friand d’échanges, notamment avec des écrivains, et la chance m’a été donné de côtoyer les plus grands. Ces rencontres ont démarré avec Michel Butor. Il avait vu l’un de mes travaux -un petit dessin que j’avais offert au compositeur Jean-Yves Bosseur- et voulait me rencontrer. Je lui ai rendu visite à Nice et il m’a demandé de lui laissé un espace sur une toile. De là sont nées les rencontres écrites. J’ai toujours aimé partager, échanger… Et ces rencontres sont les échanges les plus extraordinaires de ma vie.

 

De tous ces moments,  quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Elles ont toutes été merveilleuses... Il y a eu des moments avec Octavio Paz… Il y a eu Tournier, Sollers, Derrida… Il y a eu Senghor d’où est née une amitié très forte. Mais je n’ai pas envie de privilégier qui que ce soit. Par exemple, j’ai partagé un moment inoubliable avec Julien Gracq, même si je n’ai fait aucun travail avec lui.

 

De rencontres en rencontres, vous fréquentez la gente intelligentsia française et devenez l’ami de Dominique de Villepin…

Nous nous sommes rencontrés dans un avion entre  Paris et New York, il y a environ 25 ans. Il m’a invité à passer le week-end chez lui, m’a montré sa poésie qui m’a parlée… De là, est né un livre, et depuis, une amitié qui dure.

 

Plusieurs de vos toiles ont péri dans un incendie à Lyon en 1999. Cela doit être déchirant de voir une partie de son œuvre partir en fumée…

Ma vie a été parsemée de moments de renaissance. Je rené de mes cendres comme le phénix. Alors ce n’est pas un malheur puisque ça m’a donné envie de travailler d’avantage.

 

Depuis toujours vous faites preuve d’un grand dévouement pour votre patrie, qu’est-ce qui le stimule ?

C’est une passion que j’ai pour mon pays. Un amour absolu pour mon Roi. Car sa majesté Mohamed VI mène le pays vers la démocratie, la justice, la modernisation et la solidarité. J’ai confiance en l’avenir du Maroc.

 

Votre activisme en faveur du Maroc vous pousse à fonder le Cercle d’Amitié Franco Marocain en 1991…

Le cercle est né aux lendemains de la sortie du livre de Gilles Perrault, Notre ami le roi. Pour répondre à cette caricature, à ces calomnies qu’il a écrites sur le Maroc. Ce qui ne veut pas dire que certaines choses n’existaient pas, mais elles ont été poussées à l’extrême.

 

Comment voyez-vous le Maroc du XXIème siècle ?

Je ne veux pas dire que la pauvreté n’y existerait pas, mais je vois un Maroc plus solidaire. Je suis plus que jamais confiant dans l’avenir de mon pays, dans sa propension à s’adapter… A savoir garder aussi cette « exception marocaine » qui est le fait de la tolérance, de l’acceptation des autres, et surtout de l’accueil. Car le peuple marocain est particulièrement accueillant.

 

Aujourd’hui que votre notoriété n’est plus à faire, avez-vous toujours la même soif de reconnaissance ?

Je n’ai qu’une seule soif : celle d’être aimé. La reconnaissance, je l’ai déjà mais il faut la relativiser… Peut-être que demain elle n’existera plus, mais l’amour, lui, restera.

 

Vous partagez votre vie entre Paris et Casablanca, mais vous venez d’investir à Marrakech…

Oui, j’ai acheté une petite maison à Marrakech parce que c’est une ville magique, certes, mais également parce que j’ai ici la présence de plusieurs amis qui me sont chers.

 

A Paris, vous vous déplacez en vélo, jusqu’à franchir ainsi les portes de l’Elysée…

Oui, je suis l’un des premiers à être rentré à l’Elysée en vélo. Je me rendais à un dîner officiel… J’étais en smoking, mais en vélo. Maintenant c’est devenu monnaie courante. Certains proches collaborateurs du président se déplacent en vélo. C’est devenu un must. Cela rend les déplacements et la ponctualité plus faciles. J’arrive toujours en avance à mes rendez-vous, c’est un principe.

 

Vous avez obtenu plusieurs décorations notamment, en France, La Légion d’honneur, l’insigne d’Officier du Mérite et celle d’Officier des Arts et des Lettres… Et au Maroc, celle d’Officier de l’Ordre du Trône remise par le roi, en personne… Ca fait quelle impression ?

Je suis très fier et honoré d’avoir reçu ces distinctions par les plus hautes autorités. C’est une reconnaissance pour un travail accompli avec passion.

 

Vous m’avez dit lors de notre première rencontre que depuis quelques années vous viviez dans un bonheur absolu, quel est votre secret ?
Un enthousiasme persistant, un bonheur accru… Mais je n’en dirais pas plus…
 

 

Suite de l'interview